Rencontre avec Ndèye Aïssatou Mbaye
Crédit photo NM Production
Best in the World, GOURMAND World Cookbook Awards 2020
Ndèye Aïssatou Mbaye, Saveurs Subsahariennes
Trésors et recettes d’Afrique de l’Ouest, paru en autoédition le 1er avril 2020
Photographie recettes, Nathalie Merlet
Recette tirée du livre
Bonjour Aistou Cuisine, eau plate ou eau gazeuse ?
Eau plate.
Quel plat mangez-vous bien volontiers en ce moment ?
En bonne sénégalaise, un bon « thieboudiène » blanc avec sa sauce aux feuilles de bissap.
Avez-vous toujours mangé ce plat ?
Oui, c’est l’un de mes plats préférés. Le « thiéboudiène » est indétrônable à mes yeux.
Quel est votre parcours culinaire ?
Je suis passionnée de cuisine depuis toute petite. Lorsque je suis arrivée à Paris après mon bac, j’ai commencé à cuisiner énormément pour oublier le mal du pays. J’ai fini par créer un groupe sur facebook pour partager mes recettes avec les autres étudiants. On organisait des événements culinaires comme des pique-niques pour se rencontrer et partager nos petits plats.
En 2015, je crée mon blog aistoucuisine.com, une sorte de pont entre le Sénégal et la France. Aujourd’hui à côté de mon métier de banquière, je suis créatrice de contenus culinaires.
A-t-il plutôt influencé votre façon de manger, ou ce que vous mangez ? En quoi?
Oui, un peu. Mon blog est autour des aliments de l’Afrique de l’Ouest et plus précisément du Sénégal. Cela me pousse à faire énormément de recherches sur ses aliments et à les apprécier à leur juste valeur. Par exemple depuis que je sais que le « bouye » (= fruit du baobab) a 6 fois plus de vitamines C que l’orange, j’ai plus tendance à prendre du jus de « bouye » pour mes cures de vitamines C.
Pouvez-vous nous raconter une première fois culinaire (préparation ou dégustation) ?
Mon premier cours de cuisine. J’étais super stressée et j’avais peur de rater les plats devant mes élèves. Il fallait cuisiner avec des plaques à induction alors que j’étais habituée au gaz, j’ai passé un long moment à essayer de comprendre comment les allumer. Pour couronner le tout j’avais oublié certains ingrédients en faisant les courses, bref ! l’horreur. Une des élèves m’a même demandé si j’avais l’habitude de donner des cours. Au final tout s’est bien passé.
Quel est selon vous l’aliment qui incarne le mieux la mobilité de l’humain de nos jours ?
Le thiéboudienne sans hésiter. Je pense que la cuisine est le miroir de notre société, et ce plat reflète à merveille l’histoire du Sénégal et ses influences. Il est apparu avec la colonisation en se substituant à certains plats ancestraux mais a pu maintenir les techniques traditionnelles de la cuisine sénégalaise. C’est un plat qui s’est adapté aux réalités de l’époque tout en préservant un savoir faire local.
Quel aliment vous ferait défaut aujourd’hui si vous deviez vous en passer pendant un an ?
L’ail ou l’oignon, j’en mets partout (sauf dans mes desserts bien sûr), ça va être dur de m’en passer pendant 1 an.
Si on se fiait à vous pour nous recommander un restaurant ?
Je ne sors pas beaucoup, mais j’ai de réels coups de cœur pour les nouveaux concepts autour des cuisines africaines telles que New Soul Food ou BMK Paris.
Si vous deviez nous présenter un produit et en partager la recette avec nous ?
Le bissap ou calices d’hibiscus, une de mes muses. Je propose une recette du livre : une citronnade de bissap avec ses morceaux de fraises. Et pour la petite info on cultive des fraises au Sénégal.
Pour finir, quelques mots sur l’altérité « vivre ensemble »
Il y’a un proverbe africain qui dit : « Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin », ça résume parfaitement mon état d’esprit.