Cuisiner une princesse. Sommes-nous réellement ce que l’autre perçoit de nous ? Comment s’assurer que l’on est face à une vraie princesse? Vite un petit pois ! Car cette si petite graine parvient à mettre tout le monde d’accord.
A l’origine, la princesse au petit pois est un conte traditionnel danois rendu célèbre par le poète Hans Christian Andersen. Dans sa version, Martine Camillieri nous livre un récit plein d’humour et de rebondissements. Ainsi, l’auteure s’écarte de la vision satirique du Danois qui bouleversa les codes sociaux de son temps, mettant en scène une reine faisant elle-même le lit de la princesse et un roi lui ouvrant lui-même les portes du palais. Toutefois les thèmes chers à Andersen sont tous au rendez-vous : le voyage, la nature, la métamorphose, la religion (le mariage n’est-il pas un rite religieux ?), et même la critique sociale puisque la princesse Galette cuisine. En effet, c’est bien un voyage qui va transformer heureusement un prince aussi désespéré que ses sujets. Le prince de macaron parti à la recherche de sa moitié finira-t-il par la trouver malgré toutes ces péripéties ? Martine Camillieri développe l’intrigue et nous éclaire sur la nuit d’épreuve de la princesse. Empruntés à l’univers domestique, les personnages sont incarnés par des objets aussi familiers aux petits qu’aux grands. Ils répondent tous à des noms à croquer. Tout au long de l’histoire, une scénographie singulière titille nos papilles avec romance et poésie.
Partager un peu de rêve. De l’amitié, de la découverte, de la poésie, du rêve et du voyage, tels sont les ingrédients de la sauce fantastique de Catherine de La Clergerie. Le liant de sa recette n’est autre que le cuisinier de Tou Fou, patron à Belleville du restaurant chinois éponyme : le chat du Yang Tsé (aussi appelé fleuve Bleu, 3ème plus long fleuve du monde). Dans l’univers onirique d’une Chine ancienne, depuis la préparation jusqu’au dressage, ce dernier s’inspire des poèmes du maître Tou Fou pour faire la cuisine. Le petit Victor, déjà attablé en salle avec ses parents rêve qu’il est invité aux fourneaux où il devient l’apprenti du chat roux. Celui-ci va l’initier à la culture chinoise le temps de passer commande. Ce magnifique album, une pièce de théâtre au départ, est illustré par Claire de Gastold avec de savants aplats de couleurs. Il met en exergue un processus de création : aux récits d’aventure ou de mésaventure succèdent vers ou recettes surréalistes combinant des produits exotiques frais avec des aliments plus courants ou incomestibles. D’où l’importance majeure du texte qui cuisine aussi l’exil et l’immigration.
Au menu: « Sauts de carpe suivis d’hilarité » « Rondelles de salamandres rôtie bicolores » « Soupe douce aux oreilles de nuages blancs »
C’est en pensant aux enfants des villes qu’elle a fait ce livre, pour leur faire oublier les légumes
formatés des supermarchés, et découvrir la patiente progression des plantules dans un vrai potager.
Pour pouvoir montrer des détails précis, Gerda a changé de technique, et même un peu de style : formes cernées d’un trait fin, à la manière des estampes. Ce renouvellement l’a comblée, car il ressemble à celui de cette chère nature, toujours en mouvement, qu’elle aime tant.